André Lwoff fut un des pères de la biologie moléculaire. L’importance de sa contribution scientifique dans le domaine de la virologie fondamentale et ses découvertes sur le rôle des vitamines lui valurent en 1965 de recevoir le Prix Nobel de médecine et physiologie, prix qu’il partagea avec deux de ses proches collaborateurs, Jacques Monod et François Jacob.
André Lwoff naquit le 8 mai 1902 à Ainay-le-Château dans une famille d’origine russe. Comme son père, qui était médecin-psychiatre, il étudia d’abord la médecine. Mais rapidement il s’intéressa à la recherche dans le domaine de la physiologie. Il commença sa vie scientifique à Roscoff sous la direction du protozoologiste Edouard Chatton et deux ans plus tard, en 1922 il rejoignit Félix Mesnil à l’Institut Pasteur. Après le doctorat de médecine qu’il obtint en 1927, il devint en 1932 docteur ès science. Il entama alors ses recherches sur le métabolisme cellulaire au cours de séjours dans des laboratoires de Heidelberg et au Molteno Institute à Cambridge, haut lieu de la biologie cellulaire.
En 1938, il devint le premier chef de l’Unité de physiologie microbienne créée à l’Institut Pasteur. Pendant l’occupation, son service constituait un centre de la Résistance. Il y accueillit Jacques Monod lequel, après la libération, deviendra le chef du laboratoire de physiologie microbienne dans le service d’André Lwoff.
Le laboratoire d’André Lwoff à l’Institut Pasteur, surnommé « le grenier » devient en quelques années l’un des centres mondiaux de la recherche en biologique moderne. Les travaux qu’André Lwoff y a menés ont porté notamment sur les problèmes fondamentaux du développement des virus au travers de l’étude des bactériophages et leur capacité à modifier génétiquement les bactéries hôtes.
André Lwoff ne fut pas seulement un brillant scientifique, membre de nombreuses Académies françaises et étrangères, titulaire de la chaire de microbiologie à la faculté des Science de Paris, directeur de recherche au CNRS, directeur pendant quatre ans de l’Institut de Recherche Scientifique sur le Cancer (IRSC) de Villejuif, institut qui porte aujourd'hui son nom. Il était aussi un homme profondément engagé dans la défense de la démocratie. Il était soucieux de porter les fruits de la recherche scientifique à la connaissance de tous. Son engagement humaniste se manifesta entre autres au travers de son soutien au Mouvement pour le planning familial français dont il fut le premier président.
André Lwoff est mort à 92 ans, le 30 septembre 1994 à Paris. Lui rendant hommage en 2002, François Jacob rappelait qu’André Lwoff était aussi un
peintre apprécié. « La science, il la pratiquait en artiste : il était d’abord un artiste. Avec lui, disparut toute une époque de la science pastorienne et de la recherche française. »